JEUX et DIVERTISSEMENTS

       La télé n’existait pas mais mon père nous en avait parlé. Cela excitait notre imagination. Comme les postes radio possédaient des cadrans en verre on y voyait les reflets de nous même et de la cuisine et ainsi avait une vision futuriste de cette nouvelle invention.

        Le soir avant de s'endormir on écoutait à la radio le " Mearchen onkel" qui nous racontait un conte dans l'attente du marchand de sable. Mais je me rappelle que notre poste était calé sur Sarrebruck et que la musique diffusait surtout du classique.

        L'ami Clément de Shoeneck  qui possède une excellente mémoire ajoute d'autres souvenirs :

"Je me souviens également des 'Butteredner' à la radio, des 'Hörspiele', des émissions pour enfants sur Radio Sarrebruck et de l'émission quotidienne de Gerdi et Fritz Weisenbach que j'écoutais vers midi sur le poste de TSF à lampes (GO-PO-OC- + Bande étalée et oeil magique !) de mon grand père maternel... Un peu plus tard j'écoutais la famille Duranton, l'homme à la voiture rouge, quitte ou double (Zappy Max !), cent Francs par seconde, et Vous êtes formidable avec Pierre Bellemare sur Europe 1 et Radio Luxembourg. Il y avait également le dimanche après-midi le 'Kaschparlé' pour les enfants sur Sarrebruck et on écoutait aussi les émissions pour enfants sur radio Beromunster...  
 

        C'est vrai que j'ai assisté à un podium de Zappy Max où l'on distribuait à tout le monde des berlingots de champoing Dop.

       D’ailleurs on allait rarement au cinéma car les ressources de la famille étaient très limitées depuis que mon père et ma mère s’étaient séparés. La promiscuité de la grand-mère avait mis de l’huile sur le feu mais ce n’était pas à un enfant de comprendre la situation. Les films projetés à l’Apollo était toujours en allemand et c’était souvent des histoires d’amour au Tyrol. Plus tard lorsque j’étais adolescent je dépensais mon argent de poche pour aller jusqu’au cinéma situé sur la rue Nationale avant Forbach. Les thèmes avaient changés et c’étaient les période des grands films hollywoodiens ( Spartacus, Quo vadis, Robin des Bois, Blanche Neige, Bambi, Tarzan, etc…).

        Mais nos distractions se résumaient à dessiner avec des crayons à papiers les jours de pluie. C’est ainsi que j’avais gagné le premier prix du journal «  Le Républicain Lorrain » et reçu en récompense le livre illustré du " Brave petit tailleur " Il parait que j’avais dessiné un champs de bataille avec des chars et que je n'avais que 5 ans .Curieux ! Certainement manque d'imagination.

   
      Mais dés que le temps était au beau nous sortions dans le jardin ou nous nous évadions vers les lieux interdits : le terrain vague avec les tas d’ordure en grimpant la butte de la rue du Puits Sainte Stéphanie et plus loin, en passant sous le pont du chemin de fer, l’accès à l’étang de déversement des boues des houillères «  le Schlomlor ». enfant radeauC’était le paradis des aventuriers en herbe. Chaque jeudi nous devenions "Indiana Johns"et  inventions de nouveaux scénarios : confection d’un radeau avec des bidons et des branches, chasse à la grenouille avec des lance-pierres, hockey sur glace en hiver, etc …

      Nous faisions même griller des cuisses de grenouilles sur les fumerolles du terril en bout de l’étang sur lequel se trouvait un chemin de fer. Ce dernier avait été réalisé par déversement du schiste mélangé avec des déchets de charbon. La pression avait fini par allumer des foyers similaires aux fumerolles de volcan et l’on pouvait voir la matière incandescente dans les trous. En plus nous nous étions trouvé une âme de constructeurs de barrages.
Une de nos grandes joies était d’empiler des tas de pierres et végétaux dans le canal d’arrivée de l’eau de lavage des houillères. A une heure précise de l’après midi un torrent d’eau boueuse arrivait en grand tumulte. Le jeu consistait à contenir le plus longtemps possible l’eau avant la destruction de notre ouvrage. Mais de l’autre coté de l’étang l’eau décantée s’écoulait en un petit ru tranquille dans lequel nous capturions des tritons.



Cliquer sur le plan pour l'agrandir
 

Mais au fait d’où venait les grosse grenouilles vertes ?  Un jour nous étions parti à la pêche à vélo en direction de Lixing-Les-Rouhling où la famille de mon père avait un petit terrain en bordure du ruisseau. Plus en aval nous avions attrapé de grosses grenouilles vertes avec des bout de chiffons rouges attachés sur une branche. Mais mes parents avaient horreur qu’on garde des animaux prisonniers et c’est pourquoi je les ai emmené, le cœur gros, à leur nouvelle demeure : « le schlomlor »

     enfant massueDans la forêt c’était l’époque de la "guerre des boutons", des combats épiques de gladiateurs, mousquetaires et adeptes de Robin des Bois ( voir terrain de combats sur la carte ci-après). Les batailles faisaient rage avec des bâtons comme épées et des couvercles de lessiveuses comme boucliers. La fabrication des arcs avait aussi évoluée. La technique des baleines de parapluie ligaturées apportait une puissance considérable au tir par rapport au bois de sorte que l’on n’osait plus se tirer dessus. Les flèches réalisées en tiges sèches avec un morceau de fil de dynamitage (schissdroot) enroulé au bout volaient à plus de 50 mètres. Mais cette technique devint obsolète lorsque j’eu pour cadeau un fusil à air comprimé à rondelle de pomme de terre. Ces projectiles ridicules semblaient faire rire les oiseaux jusqu’au jour ou j’inventais la méthode du tromblon. J’allais dans l’atelier du grand-père pour découper des rondelles de clous que je rajoutais au-dessus de la découpe du légume. A partir de ce moment les moineaux évitaient de loin le robinson en herbe. Il faut dire que plus tard je suis devenu champion de tir à l’armée peut-être grâce à mon entraînement.

    Mais le lance-pierres restait l'arme favorite pour la chasse en foret. Réalisé dans une fourche de branche d'arbreenfant lance-pierres et garni de lanières de caoutchouc de chambre à air de moto, il était aussi maniable qu'un pistolet de cow-boy. Des petits cailloux, écrous, voir billes de roulements servaient de munitions. Il est à remarquer que les chambres à air  ne possèdent plus du tout la même élasticité. Un lance-pierres s'achète maintenant chez Décathlon. Pour les nostalgiques et les allumés Clément va donne avec précision la méthode de fabrication des lances pierres ( cliquez-ici). Attention secret défense. A ne pas communiquer à Bush, on ne sais jamais !

     L’été on se baignait dans des marmites de lessiveuses remplies d’eau froide qu’on faisait chauffer au soleil. Il y avait aussi une baignoire en zinc qui servait de réservoir pour les arrosages. Il arrivait même qu’on prenait nos vélos et partions avec mon père à la piscine découverte qui se trouvait de l’autre coté de Forbach. L’eau était souvent très froide et on y trouvait même des têtards.

bains marmites                                 piscine

        Mais la grande joie était d’entendre la sonnette de Sabatini le glacier avec son chariot à pédales. Hélas l’argent de poche était rare, alors on se désaltérait par dépit avec un verre d’eau fraîche du robinet.

balançoireContre la clôture des voisins " Opa"  ( mon grand-père) avait construit un atelier de bricolage et un cabanon en bois dans lequel se trouvait une balançoire à l'abris de la pluie. On s'y amusait lorsque le temps n'était pas au beau fixe. Un jour j'avais attrapé le chat du voisin et l'avait pris avec moi sur la balançoire. Le tangage lui avait donné la nausée et il a vomi tout son repas sur mes habits de dimanche. La réaction de ma mère fut extrême ( sans commentaire ). En ces temps là on ne faisait pas dans la dentelle.

Pour une raison que j'ignore un jour Opa s'était querellé avec le voisin et lui avait asséné une tablette de chocolat noir Vanhouten sur la tête. Le sang avait coulé mais la tablette avait tenu le coup.

     

Introduction

Guerre et après-guerre

Nourriture

Commodités

Scolarité

logoHuman.gif (1535 octets) 
Divertissements Fêtes      

Mise à jour le 18 fev 2004 / RR