SCOLARITE

     A l’âge de 6 ans j’ai débuté ma scolarité à l’école de Vieux-Stiring et j’en suis sorti à 13 ans après avoir passé mon certificat d’études à l’école du Habsterdick. L’école n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Le maître d’école était tout-puissant et exerçait son droit en vous frappant avec une règle sur le bout des doigts si l’élève ne connaissait pas ses leçons. Si on se plaignait à nos parents c’était une raclée supplémentaire. Ces derniers ne pouvaient nous aider dans nos devoirs car ils n’avaient pas appris le français à l’école. Dans mes souvenirs la terreur était le couple SMIDT, tous deux responsables de  la direction de l’école. Leur attitude de fermeté me terrorisait. Les notes volaient bien bas, voir la moitié de celles des autres instituteurs. Nous écrivions encore avec de l’encre contenue dans un encrier en verre logé dans les bureaux en bois. Chaque année il fallait les blanchir en raclant leur surface avec des tessons de verre. A l'odeur des plumier en bakélite se mélangeait des relents de peinture neuve à l'huile de lin et de poussière de craie lorsque le maître nettoyait  le tableau noir.

Ma classe à l'école de Vieux-Stiring en 1950.

Quelques noms phonétiques me reste en mémoire :

Kremer, Messmer, Guérin, Gunter, Justin, Scweitzer,Chiret, Fuchs, Nimsgern, Ringelbach, Fay, Abel, Flauder, Eiermann, Kammer,Wagner,Andress,
Stoeffel, Kilian, Meyer,
Martines, Hell, Grun, Schwartz, Braun

classe 1950-1951
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En ces temps là les cours n’étaient pas passionnants, les livres de classe tristes et peu imagés. Au printemps on lâchait quelques hannetons dans la classe pour égayer l'ambiance et tout le monde se retrouvait avec une punition à rédiger à la maison.
           Dans les classes on ne pouvait circuler qu'en chaussons. Chacun avait donc sa paire garée dans l'armoire collective. Mais le progrès nous guettait déjà. Sur le marché apparurent des bottines en caoutchouc ( gummischouhe) qui s'enfilaient directement sur les chaussons et se fermaient avec deux boutons pression.
          De plus personne ne parlait français à l’extérieur de l’école car le patois sarrois était la langue de nos parents ( le « blatdeitsch »). Cette situation faisait que nous n’avions aucun entraînement oral sauf lorsque le maître nous interrogeait. Et encore là on ne répondait pas souvent. Les instituteurs eux venaient de l’intérieur de la France et ne parlaient pas l’allemand. On pouvait comparer la situation à un missionnaire venant enseigner l’évangile à des aborigènes dans sa propre langue. On commençait d’abord par apprendre les voyelles et consonnes et ensuite les assemblages des sons à la française. A partir de ce moment on était capable, en rentrant des cours, de déchiffrer  les journaux allemands que lisaient nos parents. C’est bien dommage que les enseignants n’avaient pas compris qu’en nous apprenant les deux langues en même temps nous aurions progressé plus rapidement avec le bénéfice d’une formation bilingue pour notre avenir. Mais à ce moment là cette initiative était comparable à une trahison de la patrie.

          A part que l’école m’ennuyait profondément et que j’enviais les oiseaux volants librement dans la cour, j’étais presque toujours dans les premier au classement. Pourquoi ? Parce que j'ai la fierté et la tête de cochon du lorrain. Je n'accepte pas la défaite. Je n'accepte pas qu'on me dise ce que je doit faire. J'ai refusé de cribler le charbon et de fumer parce que les copains m'avait dit d'un air péremptoire que je ferais comme tout le monde. Je n'ai pas fait comme les autres mais je suis passé d'apprenti ajusteur à ingénieur (en passant par capitaine dans l'arme des  transmissions ) grâce à mes efforts permanent d'autodidacte.

        Vous pouvez applaudir, merci.!

gymnastes
L'équipe de gymnastique du Vieux-Stiring

      Je n’ai que peu de souvenirs d’évènements exceptionnels : le suicide par pendaison dans les W.C. d’un élève qui avait dépensé l’argent des courses à s’acheter des bonbons et qui avait peur des représailles de son père, la couche de verglas le soir à la sortie de l’école et qui a duré plusieurs jours tellement il était épais, et aussi les tremblements fréquents des murs des bâtiments suite aux tirs souterrains des mines. Il y avait aussi une salle de gymnastique au sous-sol avec une association dont je faisait partie ce qui me permettait de voyager dans l’est pour les compétitions. Des noms de dirigeants comme Schaerer et Rosenkranz sont encore dans ma mémoire.

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Mise à jour 18 fev 2004/RR