FETES

        A l'approche des fêtes de fin d'année ma mère s'activait à fabriquer les traditionnels gâteaux de Noël ( weinachsblaezele). Il y en avait de plusieurs sortes :  des découpés en forme de coeur, trèfle, sapin, etc, d'autres à bases de noix de coco extrudés avec le hachoir à viande et aussi les " anisblaetzele " ronds à base d'anis.   boules Noel

         Nous vivions le Noël à l’allemande. Ce n’était pas le père Noël qui venait mais le saint Nicolas. Puis au réveillon c’était l’enfant Jésus qui apportait les cadeaux. En fait il apportait "le cadeau "mais aussi une assiette remplie de friandises, des gâteaux que ma mère fabriquait, des dattes, des noix, les fameux saint Nicolas au pain d’épice à base de cannelle (lebkoure),  et même une orange et une mandarine. Une année mon grand-père m’avait fabriqué une locomotive et des wagons avec des boites de conserve soudées à l’étain. Le tout avait été peint avec du verre foncé et des bandes jaunes, des restes de peinture qu’il avait certainement récupérés au gazomètre. 

      Même qu'un jour je reçu en cadeau un tambour. La suite se devine facilement.      
     Pour les enfants non sage il y avait le père fouettard ( Roubrecht) qui venait semer la terreur avant les chants de Noêl que la famille devait fredonner devant le sapin avec les bougies allumées. Après
jouetsles parents éteignaient les bougies par mesure de prudence et aussi d’économie. Alors nous pouvions accéder aux cadeaux dans une atmosphère de bougies éteintes quisapin animé ont gardées leur empreinte olfactive dans mes souvenirs.

    Encore maintenant je continue la tradition des assiettes remplies de friandises pour mes petits enfants qui sont tout heureux de ce cadeau qui ne se fait plus dans notre société de consommation.

    Avant Noêl ma mère nous emmenait par le train à Sarrebruck voir les galeries du PK ( Passage Kaufhaus ) magnifiquement décorés en thèmes et personnages animés qui nous fascinaient.



Avec des déguisements fabriqués par notre mère.
Tout le monde parlait du bal du Premabuba à Sarrebruck.

Le Carnaval  ( Fasenacht)  mobilisait tout le monde devant les postes radio un peu comme les match de foot de maintenant devant les téléviseurs. Pendant une semaine entière, jour et nuit, les chansonniers se succédaient devant un public hilarant écroulé devant leurs chopes de bière. Il parait même que la tradition voulait que le mari et la femme se déguisent  en secret et que par la suite ils cherchent à se retrouver au bal du coin. Sauf les masques en carton pâte les habits étaient réalisé avec des bouts de chiffons cousus par notre mère. On allait aussi dans la rue avec nos crécelles en bois et recevions des bonbons et gâteaux en tapant aux portes. Ma mère faisait des beignets fris dans l'huile ( fasenart's kichele ) et saupoudrés de sucre poudre. A 80 ans elle continue toujours a en faire toutes les années à cette période.

oeufs de Paques

A la recherche des oeufs de Pâques

       A Pâques les cloches ne venaient pas. Que pouvaient nous apporter des cloches ? surtout venant de Rome ?. Le lapin de Pâques lui faisait bien les choses. Il cachait des œufs au chocolat dans le jardin et aussi lorsque l’on se promenait en famille dans la forêt. Ce qui était curieux c’est que notre panier ne se remplissait pas pour autant. lapin de Pâques

     Ce lapin est devenu tellement populaire qu’on le retrouve maintenant en France de nos jours et il fait la joie de mes petits enfants.

 

 Je me rappelle aussi la construction de la petite chapelle sur le terrain vague au-dessus de la butte. Pour récolter les fonds le curé faisait des kermesses où l’on versait une somme en argent  par clou enfoncé dans un dessin représentant la chapelle sur une planche. De nombreux stands en toile de jute abritaient des jeux tels que le lancer de balles contre un empilement de boîtes de conserve, le tir à la carabine, la loterie avec un lapin se cachant dans des boites numérotées, la pêche à surprise, la dédicace de disques, et aussi les sandwichs à la viande hachée crues bourrés de rondelles d’oignons.

            Mais la vraie fête pour les enfants c’était la semaine où venaient s’installer plusieurs dizaines de manèges et stands sur la place du marché de Stiring. Mais hélas l’argent de poche était très limité et l’on se droguait surtout de la diversité des musiques tourbillonnantes qui se mélangeaient et nous entraînaient vers un monde irréel. Eh oui ! on se chootait déjà en ces temps là.

cloche

L'inauguration de la nouvelle cloche de l'église catholique

 Il y avait aussi les défilés de la pentecôte avec les chariots, les chants et les pétales de pivoines répandues en tapis sur le sol. Une année, le curé de  l’église catholique ( Mr Halter ) avait fait l’acquisition d’une nouvelle cloche ce qui avait donné l’occasion d’un défilé de chariots décorés.

Mais les plus grands défilés que j’ai connus, et qui faisaient presque un kilomètre de longueur, furent ceux du Cirque Pinder qui réunissaient plusieurs dizaines de chariots à enseignes avec jongleurs, clowns, éléphants, majorettes, orchestre, etc….Mais peu de moyens pour se payer une place au spectacle.

Je dédie ces souvenirs d’enfance à tous ceux qui sont nés dans mon quartier et à qui ils rappelleront le bon vieux temps. Mais aussi j'offre ce passé à nos enfants et petits-enfants pour qu'ils retrouvent une partie de leurs racines face au monde actuel où personne ne sait plus qui il est et où il va.

ROGER

(le dialecte est rédigé en phonétique pour le différencier de l’allemand)

                            

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Mise à jour le 2 mars 2004/RR