GUIDE PRATIQUE :

 

Comment fabriquer un lance-cailles.

 

 

 

Liste des matériaux nécessaires :

 

Une belle forêt comportant quelques beaux arbres en bois équipés de grandes branches avec des fourches ( au cas ou vous habiteriez à proximité d'une forêt de sapins, envisagez un éventuel déménagement ! ).

 

Une hache bien aiguisée ou une grande scie de bûcheron, ainsi qu'un canif, un poignard et une paire de ciseaux.

 

Quelques bocaux à stériliser en verre  munis de leur  caoutchoucs  d'étanchéité  rouge.

 

Un vague parent possédant au moins une chaussure en cuir (un parent unijambiste peut parfaitement faire l'affaire ).

 

Un pote qui travaille au fond de la mine ou quelqu'un connaissant une personne qui y travaille.   

 

Un copain qui n'a rien de spécial à faire et qui s'ennuie   cet   apr'êm’.

 

Un chantier sur lequel on trouve de beaux cailloux bien ronds.

 

Un assortiment  complet  de  bonnes  excuses.

 

Un grand rouleau de Sparadrap, un flacon d'un demi-litre de mercurochrome ainsi qu'une grande  bouteille d'alcool à 90°. (Pas pour boire, pour désinfecter !)

 

Environ six à sept mètres de bande velpau.

 

Fabrication :

 

Allez d'abord sur le chantier que vous avez repéré pour ramasser quelques kilos de beaux cailloux bien ronds.

(De préférence le soir, lorsqu'il n'y a pas d'ouvriers et surtout pas de chef de chantier sur les lieux).

Parcourez ensuite lentement la forêt choisie afin de trouver un beau hêtre sur lequel vous choisirez une longue branche dont la fourche servira à fabriquer le  corps  du  lance-cailles.              

Coupez maintenant à la hache ou à la scie, une robuste  branche de 2 à 3 mètres de long, sur laquelle vous prélèverez une belle petite fourche de 15 à 20 centimètres que vous débarrasserez rapidement de son écorce à l'aide du couteau avec lequel vous allez vous entailler le pouce droit.

Utilisez  une  première fois l'alcool et le sparadrap.

Jetez la première fourche parce qu'elle n'est pas assez symétrique, puis coupez une deuxième branche du  même  gabarit si possible sur un autre arbre.

Prélevez une fois de plus la fourche et enlevez de nouveau l'écorce. 

Rentrez en courant à la maison ou à la cabane en faisant attention de ne pas être suivi par ce vieux con de garde-chasse.

Utilisez les ciseaux pour prélever la languette en cuir de la chaussure que vous aurez subtilisée à cet effet.

Désinfectez la deuxième plaie causée cette fois à votre main gauche à l'aide de mercurochrome. (Si les extrémités des ciseaux sont arrondis, vous pouvez sauter cette étape).

Profitez de l'occasion et de l'absence éventuelle de vos parents pour subtiliser les caoutchoucs d'étanchéité de deux bocaux à stériliser rendus totalement inutilisables par cette opération.

Si vous ne trouvez pas de bocaux vides, deux bocaux plein de quetsches en sirop feront également l'affaire. N'oubliez pas d'aller aux cabinets après avoir bouffé les quetsches contenues dans les bocaux maintenant désespérément  vides.

Demandez à votre copain qui travaille à la mine de vous ramener quelques centaines de mètres de Schissdraht, (la couleur n'a qu'une importance relative, mais le vert, couleur écologique, est  assez joli).

S'il peut vous ramener du fil de fer de la mine, il peut également vous procurer dans la foulée une pelle, une pince multiprise et éventuellement quelques outils style clés à molette, pince coupante, marteau, toujours utiles si vous êtes bricoleur.

Coupez les caoutchoucs des bocaux et fixez les fermement à l'aide du Schissdraht sur les deux extrémités de la fourche en demandant à votre  copain de vous aider à bien étirer ces saloperies qui vont vous claquer plusieurs fois sur les doigts.

Utilisez le flacon d'alcool pour soigner les meurtrissures  du pouce et de l'index.

Percez un trou à chaque extrémité de la languette en cuir à l'aide de la pointe des ciseaux qui seront de toute façon rendus inutilisables quand vous aurez coupé les morceaux de Schissdraht, puis engagez les extrémités de ces saloperies de caoutchouc que le copain va de nouveau étirer fermement en les repliant pour que vous puissiez les bloquer  comme sur la fourche.

Passez de l'alcool à 90 ° sur vos doigts tuméfiés puis allez dégueuler le reste du kilo de quetsches ingurgité  tout à l'heure.

 

Essais :

 

Testez la bonne tenue de l'ensemble en étirant le caoutchouc sur environ 45 centimètres.

Si la saloperie de caoutchouc casse et vous claque sur les doigts ou sur le bras, utilisez une fois de plus le flacon d'alcool  à 90 °  pour calmer la douleur.

Si en faisant des essais avec le lance-cailles chargé, le coup part tout seul et touche votre copain au visage, n'hésitez pas à  utiliser les restes de  mercurochrome et de sparadrap.

Dans les cas extrêmes, une petite visite à l'hôpital le plus proche est parfois nécessaire. (En général trois à quatre points de suture  suffiront ).

En rentrant chez vous, servez-vous largement de toutes les bonnes excuses que vous aurez eu soin de préparer au cours de l'après-midi.

Utilisez vos violents maux d'estomac comme argument anti-raclée lorsque vos parents trouveront la chaussure mutilée, puis prétextez une diarrhée incontrôlable pour  échapper momentanément à des représailles que vous considèrerez comme totalement injustifiées. 

Enfin, essayez de repérer l'endroit où vos parents on caché le lance-cailles qu'ils auront confisqué, et tentez de le récupérer le plus vite possible.

 

Attention:

 

Si vous l'envie vous prenait de vouloir déquiller les petits oiseaux avec votre nouveau lance-cailles, la quasi-totalité de ces remuants volatiles ne respectera absolument pas les règles élémentaires du jeu et prendra un malin plaisir à esquiver vos projectiles et à vous ridiculiser devant vos copains.

C'est con un moineau, non ?